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Le rôti brûlé (1e partie)

Contes et légendes du grand siècle, Ch. Quinel et A. de Motgon

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Le sieur Cocarel n’est pas content. Vêtu de la souquenille de Pierrot, il fait à Colombine, qui n’est autre que dame Zénobie Cocarel, son épouse, une scène furieuse. On vient de répéter une pantomime, pourtant excellente puisqu’elle est du sieur Cocarel lui-même, et il estime qu’elle n’a pas été jouée avec l’entrain voulu. Le théâtre de Cocarel n’est ni celui de l’hôtel de Bourgogne, ni celui du Palais-Royal, ni celui du Marais. Il est sis au bout du Pont-Neuf, se compose d’un tréteau et ses murs sont de toile. C’est donc dans cette enceinte, vide pour l’instant, que tempête le directeur de la troupe, auteur et grand premier comique en même temps. Ce n’est pas la première fois que le sieur Cocarel adresse des remontrances à sa femme et pensionnaire. Il lui trouve une mollesse dans l’action et un manque de conviction dans le geste qui risquent de gâter les plus beaux passages mais, cette fois, la colère du directeur retombe sur toute la compagnie. Le malheureux Frimousset, titulaire du rôle d’Arlequin, auquel il prête une hilarante maigreur entretenue par des jeûnes trop répétés, et même le vieux pitre, La Folie, spécialisé dans le personnage de Pulcinella qui, cependant, a la prétention de connaître les grimaces qui font rire, depuis tant d’années passées sur les tréteaux, ne sont pas épargnés. On est à la veille des fêtes de Carnaval. Sur le Pont-Neuf, jongleurs, charlatans, bateleurs, marchands d’orviétans, préparent des boniments nouveaux, des tours sensationnels qui doivent attirer et retenir les chalands et leur inspirer une louable générosité. Les autres théâtres, concurrents de celui de Cocarel, annoncent des programmes inédits et dont on promet maintes merveilles. Il va donc être la fable du Pont-Neuf, heureux encore s’il ne récolte pas des coups de bâtons de la part de quelques jeunes seigneurs turbulents, mécontents de ne pas faire provision de rire en échange de leurs deux sols d’entrée. Fanfan, jeune clampin de quatorze ans qui remplit les délicates fonctions de balayeur, de contrôleur à l’entrée, de machiniste, d’allumeur de chandelles et à qui au besoin, on confie de petits rôles, lesquels demandent, pour tout talent, de savoir gracieusement recevoir des soufflets, des coups de pied ou des coups de bâton, était prudemment caché, comme il convient à un enfant précautionneux lorsque les maîtres se disputent et que des coups peuvent s’égarer. Il fait une timide apparition.