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Conte du cuisinier

Tiré des Canterbury Tales de Geoffrey Chaucer

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Jadis en notre ville était un apprenti d’une corporation de marchands vitailleurs. Le drôle était gaillard comme pinson au bois, aussi brun qu’une mûre, joli petit bout d’homme. Ses cheveux étaient noirs et peignés avec soin. Il était bon danseur, et danseur si joyeux qu’on l’avait surnommé Pierquin le Révéleux. Il était plein d’amour et de galanterie, autant que de doux miel est une ruche emplie. C’était contentement pour celle qui l’avait! À tous les mariages il dansait et sautait. Le galant aimait mieux taverne que boutique. Car, lorsqu’il y avait dans Chepe chevauchée, il n’y faisait qu’un saut, désertant la boutique. Jusqu’à ce qu’il eût vu tout ce qu’on pouvait voir et qu’il eût bien dansé, jamais il ne rentrait. Il assemblait maison de gens de son espèce pour sauter et chanter et mener tels déduits, et là assignait-on encore le jour et l’heure d’aller jouer aux dés dans telle ou telle rue. Car, dans la ville entière, nul apprenti n’était qui fût plus entendu à jeter les deux dés que ne l’était Pierquin. Avec cela fort large au fait de la dépense en la chambre discrète. C’est ce dont s’aperçut son maître en son commerce, qui trouva son tiroir vide plus d’une fois. Car apprenti fringant, c’est une chose sûre, qui fréquente les dés, le plaisir ou l’amour, qui paiera les violons? Le maître en sa boutique, quand même à la musique il n’aura nulle part, vol et dissipation étant lors synonymes, tandis que l’autre racle ou guitare ou rebec. Débauche et probité, dans la condition humble, se prennent aux cheveux, comme on sait, tout le jour. Ce gaillard apprenti resta donc chez son maître jusqu’à ce que son temps fût près d’être fini, quoique matin et soir il reçût des semonces et que parfois l’orgie le menât à Newgate. Mais il advint qu’enfin son maître s’avisa, un jour, après qu’il eut parcouru ses papiers, d’un proverbe qui dit expressément ceci: «Mieux vaut du tas tirer une pomme gâtée que de lui donner temps de gâter tout le reste.» Serviteur débauché, c’est un cas tout semblable: c’est un bien moindre mal de le mettre dehors que de laisser par lui se perdre tous vos gens. Voilà pourquoi son maître lui donne son congé, en priant que malheur et chagrin raccompagnent. Ainsi fut congédié le gaillard apprenti. Or cours le guilledou ou non, c’est ton affaire !