
Liste des dictées disponibles
Conte du marinier - 1
Tiré des Canterbury Tales de Geoffrey Chaucer
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Débit normal
Débit moyen
Débit lent
Un marchand autrefois vivait en Saint-Denis, qui riche était, et pour ce le tenait-on sage. Or une femme avait, d’excellente beauté, mais aimant compagnie, et moult joyeuseté. Et cette chose-là cause plus grande dépense, que n’en valent toute la chère et tout l’honneur qu’hommes leur font dans les festins et dans les danses. Car salutations et belles contenances passent comme ombres font devant un mur, mais malheur à celui qui doit payer pour elles! Bon homme de mari doit tout payer toujours. Lui faut les habiller, lui faut les arroyer, bien richement, pour se faire à soi-même honneur, en quel arroi elles danseront gaillardement. Et s’il n’y peut contribuer, par aventure, ou s’il ne veut endurer la dépense, mais croit que c’est argent gâté en pure perte, alors faudra qu’un autre paie pour tous leurs frais, ou leur prête son or, et là gît grand péril. Ce notable marchand tenait brave demeure, et donc avait toujours si grand concours de gens pour sa largesse, et pour ce que sa femme était jolie, que c’en était merveille. Or écoutez mon dit. Dans tout ce monde-là, hôtes petits et grands, un moine se trouvait, homme bel et hardi, je crois qu’il était bien âgé de trente hivers, et qui tous les tantôts venait en cet endroit. Ce jeune moinillon qui portait beau visage, s’était si bien lié avec notre marchand, depuis qu’ils avaient fait première connaissance, qu’en sa maison était tout autant familier qu’il est possible à un ami de l’être. Et pour ce que ce bon marchand, et ce dit moine aussi dont je vous ai parlé, étaient tous deux nés au même village, le moine le tenait pour de son cousinage. Pas une fois d’ailleurs l’autre ne lui dit non, mais en était content comme un oiseau du jour, car c’était à son cœur grande réjouissance. Ainsi étaient unis d’éternelle alliance, et chacun d’eux donnait au second assurance d’une fraternité qui durât tous leurs jours. Dom Jean était donnant, et prompt à la dépense, savoir en ce logis, et plein de diligence à faire à tous plaisir, n’épargnant point les frais. Jamais il ne manquait donner au moindre page de toute la maison. Mais selon leur degré, faisait au maître et puis à toute la maisnie, toutes fois qu’il venait, quelque honnête présent qui les rendait aussi contents de sa venue que le sont oiselets quand le soleil se lève. Mais assez de ceci, car déjà il suffit.