Liste des dictées disponibles

Charlie, tu iras au paradis!

Texte du site de Bruno Dewaele

Avant de commencer à écrire, nous vous suggérons d'écouter au moins une fois la version audio complète avec un débit normal. Vous pourrez soumettre votre texte à la correction après avoir saisi au moins 80 % du texte.  Sinon, ce serait trop facile !!
Débit normal
Débit moyen
Débit lent

Écrivez votre texte ci-dessous ...
Entrée non valide
Voilà quelque douze ans que tu as plié bagage, raccrochant au portemanteau du septième art ton infatigable melon. Certains, non sans raison, ont souligné que cet épilogue tenait du conte de fées: s'affaisser ainsi, au zénith de sa gloire, dans la tranquillité d'une nuit de Noël, n'est-ce pas là une fin que les plus exigeants eux-mêmes réclameraient à cor et à cri? D'autres, pour la millionième fois, se sont donné la peine de rappeler que ta carrière, commencée au milieu des sans-abri londoniens, s'était achevée sous de bien meilleurs auspices, parmi les hauts-de-forme et les cols de vair. Mais la plaidoirie, tout édifiante qu'elle est, ne nous convainc aujourd'hui qu'à moitié. Combien nous préférerions qu'il s’agit, en l'occurrence, de la fausse sortie du baladin! Et comme il nous tarde de te voir réapparaître, clopin-clopant, trottinant de cette démarche asymétrique, distinguable entre toutes et si pleine de ta bonhomie! Au reste, le roi des boute-en-train peut-il mourir? Qu'adviendrait-il de ces beautés dont tu t'enamourais pour les soustraire, ensuite, aux raclées de goujats misogynes? De ce môme joufflu dont les bleus au coccyx devaient plus aux inévitables coups de pied des mufles qu'à la fréquentation des toboggans? De ce bâtard à poil ras enfin, qui comme toi paraissait, voire sommeillait sur les seuils? Nous n'oublierons pas de sitôt, quoi qu’il en soit, ces scènes d'anthologie dont les trois quarts des ciné-clubs se sont goulûment emparés: les va-et-vient du globe entre les mains d'un tyran gonflé d'orgueil; le chalet vacillant, où s'attrapent les trappeurs et que menacent des abîmes verglacés! Mais le pèlerin ne revient pas. Aurait-il déniché un havre plus idyllique, loin du travail à la chaîne que se sont vu imposer ses semblables? Si oui, quelque déçus que nous soyons tous, nous sommes bien aises pour lui. Comme pour tous ceux qui, là-haut, et plus ou moins ingénument, se sont plu à le retenir.