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Temps d'hiver

Texte de Louis Fréchette

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La première fois que je fus parrain, dit le juge, ce fut dans une circonstance assez extraordinaire. Cela me reporte à plus de quarante ans en arrière. Nous étions en décembre. Je ne sais plus trop à quel propos et par quel hasard, il devait y avoir, dans le comté de Charlevoix, une élection pour la législature en janvier, c’est-à-dire, dans quelques semaines. Et, les choses se passant alors à peu près comme aujourd’hui, tous les jeunes avocats ou autres membres des professions libérales, qui avaient quelques aspirations à la vie publique, étaient mis en réquisition, pour appuyer respectivement de leur parole, les candidats des deux partis. Habitant Québec à cette époque, et faisant partie de la belliqueuse phalange, je fus un des premiers appelés sous les drapeaux. Vous savez si c’est une rude corvée que de courir la campagne, surtout la campagne électorale, à cette saison de l’année. Mais à l’âge où j’étais, vous le savez aussi, on ne recule devant rien, lorsqu’il s’agit de payer de sa personne en faveur d’une cause chère. Du reste, je n’avais encore jamais visité ces parages, qu’on disait très pittoresques. Et bien que la saison fût peu favorable à l’étude de la belle nature, je n’hésitai pas à entreprendre l’excursion, me disant que, dans ces pays montagneux, les paysages d’hiver ne pouvaient manquer de gagner en beauté sauvage, ce qu’ils perdaient en grâce romantique. Avec cela qu’on m’avait donné un fort aimable compagnon de voyage, dans la personne d’un de mes confrères de classe au petit séminaire de Québec, un jeune médecin fort distingué. Nous nous étions rappelé, lui et moi, qu’un autre confrère de classe à nous venait d’être nommé curé de Saint-Tite, et nous nous mîmes en tête qu’il serait agréable d’aller lui faire la surprise d’assister à la messe de minuit dans sa nouvelle paroisse, où l’abondance des distractions ne pouvaient guère être pour lui une occasion bien prochaine de péché.