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La Belgique

Texte de Roger Bodart

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Il existe des pays parfaits qui semblent avoir existé depuis toujours. Ils devaient être ce qu’ils sont. Montagnes, océans et fleuves, en prévoyaient les bornes, en annonçaient le visage, avant qu’aucun peuple ne les occupât. Pré carré français, île anglaise, péninsule ibérique, botte italienne commandent à l’homme d’épouser une forme, de se trouver en elle. Le peuple qui la remplit déborde parfois, se découvre une vocation impériale. Ce ne sera pas pour se diluer. Rome transporte Rome partout où elle règne. L’Anglais est plus anglais à l’étranger que chez lui. Le Français ne devient universel qu’en francisant l’univers. D’autres peuples sont, depuis qu’ils existent, en quête d’un cadre. Ils campent sur leurs terres comme au bord d’une route. Ils passent ou regardent passer les autres. Telles sont ces terres étroites, plaines et collines germaniques et latines, entre Escaut, Meuse et Rhin, nommées jadis provinces belgiques. Une nation. Trois fleuves. Autant de langues que de fleuves. Autant de dialectes que de ruisseaux. Des champs, des forêts, des plaines, des rochers, des mines, des usines. Entre Flandre et Wallonie, une capitale, Bruxelles, qui parle français et flamand, et un curieux mélange des deux. Mélange: ce mot définit la Belgique. La Flandre existe-t-elle? Les Flandres, oui, qui n’usent pas du même langage, qui ne relèvent pas du même esprit. Les Wallonies aussi, dont chaque parcelle a son humeur, son humour, son dialecte que le voisin ne pénètre pas. Ce pays, cependant, a une histoire commune, des mœurs et des réactions semblables. Je suis né au bord de la Meuse, à deux pas de la France. Enfant, du haut du verger en pente qui descendait vers ma maison en pierres grises, je regardais le haut plateau qui domine Givet. Plus loin, la Meuse n’est qu’une mince rivière perdue dans les roseaux. Depuis lors, j’ai quelque peu voyagé autour de notre petite planète, mais si je ferme les yeux, je retrouve au fond de moi l’enfant, qui, depuis un demi-siècle, n’a pas quitté son verger, et regarde le roux plateau de Meuse.