
Liste des dictées disponibles
Robur le Conquérant
Texte de Jules Verne
Avant de commencer à écrire, nous vous suggérons d'écouter au moins une fois la version audio complète avec un débit normal. Vous pourrez soumettre votre texte à la correction après avoir saisi au moins 80 % du texte. Sinon, ce serait trop facile !!
Débit normal
Débit moyen
Débit lent
Messieurs, dit-il, vous vous demandez, sans doute, si cet appareil, merveilleusement approprié pour la locomotion aérienne, est susceptible de recevoir une plus grande vitesse? Il ne serait pas digne de conquérir l’espace s’il était incapable de le dévorer. J’ai voulu que l’air fût pour moi un point d’appui solide, et il l’est. J’ai compris que, pour lutter contre le vent, il n’y avait tout simplement qu’à être plus fort que lui, et je suis plus fort. Nul besoin de voiles pour m’entraîner, ni de rames ni de roues pour me pousser, ni de rails pour me faire un chemin plus rapide. De l’air, et c’est tout. De l’air qui m’entoure ainsi que l’eau entoure le bateau sous-marin, et dans lequel mes propulseurs se vissent comme les hélices d’un steamer. Voilà comment j’ai résolu le problème de l’aviation. Voilà ce que ne fera jamais le ballon ni tout autre appareil plus léger que l’air. Mutisme absolu des deux collègues, ce qui ne déconcerta pas un instant l’ingénieur. Il se contenta de sourire à demi et reprit sous forme interrogative. Peut-être vous demandez-vous encore si, à ce pouvoir qu’il a de se déplacer horizontalement, l’Albatros joint une égale puissance de déplacement vertical, en un mot, si, même quand il s’agit de visiter les hautes zones de l’atmosphère, il peut lutter avec un aérostat? Eh bien, je ne vous engage pas à faire entrer votre avion en lutte avec lui. Les deux collègues avaient tout bonnement haussé les épaules. C’est là, peut-être, qu’ils attendaient l’ingénieur. Robur fit un signe. Les hélices propulsives s’arrêtèrent aussitôt. Puis, après avoir couru sur son erre pendant un mille encore, l’Albatros demeura immobile. Sur un second geste de Robur, les hélices suspensives se murent alors avec une rapidité telle qu’on aurait pu la comparer à celle des sirènes dans les expériences d’acoustique. Leur vrombissement monta de près d’une octave dans l’échelle des sons, en diminuant d’intensité toutefois à cause de la raréfaction de l’air, et l’appareil s’enleva verticalement comme une alouette qui jette son cri aigu à travers l’espace.