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Sire Topaze
Tiré des Tales of Canterbury de Geoffrey Chaucer
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Débit normal
Débit moyen
Débit lent
Oyez, seigneurs, en bonne entente, et je vous vais dire en vérité histoire de joie et soulas, toute d’un chevalier qui fut beau et galant à la bataille et au tournoi. Son nom était Sire Topaze. Il était né en lointaine contrée, en Flandre, par delà la mer, à Popering, dans le manoir. Son père était un très noble homme et seigneur, était de cette contrée, par la grâce de Dieu. Sire Topaze devint un preux varlet. Sa face était blanche comme pain-demain, ses lèvres rouges comme rose. Son teint ressemble à l’écarlate en graine, et, je vous le donne pour très certain, il avait un joli nez. Ses cheveux, sa barbe étaient comme safran, celle-ci lui descendait à la ceinture. Ses souliers étaient en cuir de Cordoue. De Bruges étaient ses chausses brunes. Sa robe était de ciclaton, qui coûtait maint sol génois. Il savait chasser les bêtes sauvages, et sur son cheval aller voler en rivière, un autour gris sur la main. Avec cela il était bon archer, à la lutte il n’avait pas son pair, là où un bélier est le prix. Maintes et maintes filles belles comme le jour, soupirent après lui dans leur chambre par amour, à qui vaudrait mieux de dormir. Mais il était chaste et non lécheur, et suave comme la fleur d’églantier qui porte la cenelle rouge. Et ainsi il advint un jour, en vérité je puis vous le dire, que Sire Topaze voulut faire une chevauchée. Il monta sur son coursier gris, dans sa main une lance-zagaie, une longue épée à son côté. Il pique des deux par la forêt où est mainte bête fauve, oui-da, chevreuil et lièvre. Et comme il piquait vers le nord et vers l’est, je vous le dis, peu s’en fallut qu’il ne lui advint fâcheux ennui. Là poussent herbes grandes et petites, la réglisse et le citoal, et maint clou de girofle, et la noix muscade pour mettre dans l’ale, qu’icelle soit fraîche ou éventée, ou pour mettre dans un coffret. Les oiseaux chantent, il n’y a pas à dire non, l’émouchet et le papegai, que c’était joie de les entendre. La grive mâle aussi disait son lai, la colombe des bois sur la branchette chantait haut et clair.