
Liste des dictées disponibles
Un Brave
tiré de Anecdotes Canadiennes (compilées par E.Z. Massicotte)
Avant de commencer à écrire, nous vous suggérons d'écouter au moins une fois la version audio complète avec un débit normal. Vous pourrez soumettre votre texte à la correction après avoir saisi au moins 80 % du texte. Sinon, ce serait trop facile !!
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Les journaux des États-Unis consacrent des colonnes pour raconter l’acte d’héroïsme que vient d’accomplir un jeune soldat canadien, pendant qu’il était de garnison à San Francisco. Ce compatriote se nomme Henri Brodeur, né à Varennes au Québec. Il est âgé de 25 ans. Il fait partie maintenant de la Batterie L, en garnison au Fort Presidio, à 3 milles de San Francisco. Le 5 février 1896, un soldat de la Batterie B, aussi en garnison au même fort, s’enivre puis va se promener dans les rues de la ville voisine, où il insulte tout le monde. Finalement, il se jette sur un passant, père d’une famille nombreuse, et il le frappe à coups redoublés, sans la moindre provocation de la part de celui-ci, qui sentant sa vie en danger, riposte de son mieux. Dans la mêlée, le passant donne un coup de poing sur la tempe du militaire, qui tombe mort comme une masse inerte. La police arriva sur ces entrefaites et arrêta le père de famille, sans que celui-ci opposa la moindre résistance. Le malheureux homme déclara, les larmes aux yeux, qu’il n’avait pas eu la moindre intention de tuer son adversaire et que c’était là un cas de légitime défense. La police, toutefois, ne put faire autrement que de conduire le meurtrier involontaire en prison. Dans la ville, la nouvelle de cette tragédie s’était répandue comme un coup de foudre, et la plus grande excitation régnait. La population civile sympathisa ouvertement avec le prisonnier tandis que les militaires, peut-être pas tous, mais la plupart, ne se gênaient pas de dire que cela constituait un crime révoltant et que celui qui l’avait commis méritait d’être lynché. Les choses en étaient rendues à ce point culminant et dangereux, lorsque le jour du procès arriva. Le prisonnier ayant été conduit devant ses juges, on commença aussitôt la formation du jury, ce qui n’était pas une chose facile, car toute la population, sauf les militaires, paraissait en faveur de gracier le pauvre homme. Or, pendant le procès qui passionnait le public au plus haut degré, les soldats devinrent convaincus que le prisonnier allait être déclaré innocent et libéré, et ils résolurent de venger eux-mêmes leur camarade. S’armant de leurs fusils et de quarante cartouches, les soldats se rendirent à la prison au pas accéléré, et ils sommèrent le geôlier de leur livrer leur prisonnier.