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L’âne de Dame Camus (3e partie)

Contes et légendes du grand siècle, Ch. Quinel et A. de Montgon

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Entrée non valide
Les portes de la ville étaient demeurées fermées, les portes et même les poternes.  Céline n’avait pas pu porter à Paris les fleurs qu’on lui avait commandées et qui restaient étalées sur la table, devant la maison ou, en tas, dans des seaux et des brocs, pour garder leur fraîcheur. Picotin n’avait pas pu entrer dans la rue Saint-Antoine et il mangeait philosophiquement des débris de carottes, attaché à une borne, tandis que sa charrette disparaissait sous son chargement de légumes. Dame Camus avait été aux nouvelles et on lui avait répondu qu’on ne savait pas à quelle heure la porte livrerait passage à ses provisions. La verdurière attendait cet instant sans dételer son ânon, afin d’être la première à arriver au marché. C’est que des évènements se préparaient. Dès l’aube, Monsieur le Prince était venu trouver Mademoiselle dans la maison de Monsieur de la Croix, maître des comptes, la dernière maison de la rue Saint-Antoine touchant aux remparts, où elle s’était établie. Il lui avait demandé de profiter des bonnes dispositions des messieurs de la Ville pour laisser entrer ses soldats dans Paris. Le prince de Condé était dans un état pitoyable, sa cuirasse était pleine de coups, son collet et sa chemise maculés de sang, quoiqu’il ne fût pas blessé personnellement.  Il tenait son épée à la main, ayant perdu son fourreau. Les troupes du Roi avaient fortement bousculé celles de Monsieur le Prince, qui étaient obligées de se replier. La protection des murs de Paris leur permettrait de se reformer. Si on leur refusait l’entrée, il y avait gros à parier que Monsieur de Turenne, qui était presque sur leurs talons, les taillerait en pièces. Déjà, elles avaient beaucoup souffert. Bien des combattants étaient restés sur le terrain. Messieurs de Nemours, de La Rochefoucauld, de Clinchamp, entre autres, étaient blessés à mort. Mademoiselle, qui avait pleins pouvoirs de l’Hôtel de Ville, donna les ordres demandés. De sa personne, elle se rendit à la Bastille. Du haut de la tour du Puits, la duchesse de Montpensier considérait la retraite en désordre des frondeurs. Les premiers groupes étaient arrivés au pont-levis de la porte Saint-Antoine, au moment où on l’abaissait. Ils s’y engouffrèrent, pressés de se mettre à l’abri.