
Liste des dictées disponibles
Ivanhoé
Texte de Sir Walter Scott
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Débit normal
Débit moyen
Débit lent
Le pèlerin, éclairé par un domestique qui tenait une torche à la main, traversa la file tortueuse d’appartements de cette grande et irrégulière maison. L’échanson qui le suivait lui dit à l’oreille que, s’il désirait prendre une tasse de bon hydromel dans sa chambre, il y aurait plus d’un domestique dans ce manoir qui serait content d’entendre les nouvelles qu’il apportait de la Terre sainte, et surtout celles qui se rattachaient au chevalier Ivanhoé. Wamba, peu de temps après, parut et appuya l’invitation en faisant observer que, une fois minuit sonné, une tasse d’hydromel en valait trois avant le couvre-feu. Sans discuter une maxime énoncée par une autorité si grave, le pèlerin les remercia de leur politesse, mais il répondit qu’il avait compris dans ses vœux religieux, l’obligation de ne jamais parler dans la cuisine de choses prohibées dans la salle du maître. Dans une étroite antichambre où donnaient plusieurs portes, et qui était éclairée par une petite lampe de fer, ils furent accostés par une des femmes de Rowena, qui dit d’un ton d’autorité que sa maîtresse voulait parler au pèlerin. Elle prit la torche des mains d’Anwold, à qui elle ordonna d’attendre son retour, et fit signe au pèlerin de la suivre. Celui-ci ne jugea apparemment pas à propos de décliner cette seconde invitation, comme il avait fait de la première. Car, bien que son geste trahît une légère surprise, il obéit sans répondre et sans hésiter. Après avoir traversé un petit couloir terminé par un escalier composé de sept marches, formées chacune d’une grosse poutre en chêne, il arriva à l’appartement de lady Rowena, dont la magnificence était en harmonie avec le respect que lui témoignait le châtelain. Les parois étaient recouvertes de tentures brodées avec de la soie mêlée de fils d’or, et où tout l’art du siècle avait été prodigué pour y représenter des scènes de chasse et des jeux de faucons. Le lit était aussi richement tapissé et entouré de rideaux teints en pourpre ; les sièges étaient également recouverts d’étoffes teintes, et l’un d’eux, un peu plus élevé que les autres, avait à sa partie basse un tabouret d’ivoire curieusement sculpté. Quatre candélabres d’argent, supportant de grands cierges de cire, éclairaient cet appartement. Il ne faut pas, toutefois, que nos beautés modernes envient le luxe d’une princesse saxonne. Les murs de la chambre étaient si mal recrépis et si pleins de crevasses, que les riches tentures s’agitaient sous la bise, et bien que garantie par une espèce de paravent, la flamme des torches penchait de côté comme le guidon déroulé d’un chef de clan. La magnificence régnait là, avec une vaine tentative de goût. Mais, quant au confort, il y en avait peu, et, comme on ne le connaissait pas, on n’en sentait pas le besoin.