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Le roman de Renart : troisième aventure

Tiré de textes médiévaux d'auteurs inconnus

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Renart, en poussant un long gémissement, se remit à la voie. La faim, qui chasse le loup hors du bois, lui donnoit des jambes. Il descend, il monte, il épie de tous côtés si d’aventure quelque oiseau, quelque lapin ne vient pas à sa portée. Un sentier conduisoit à la ferme voisine. Renart le suit, résolu de visiter les lieux à ses risques et périls. Le voilà devant la clôture. Mais tout en suivant les détours de haies et de sureaux, il dit une oraison pour que Dieu le garde de malencontre, et lui envoie de quoi rendre la joie à sa femme et à toute sa famille. Avant d’aller plus loin, il est bon de vous dire que la ferme étoit au vilain le plus aisé qu’on pût trouver d’ici jusqu’à Troies, j’entends Troies la petite, celle où ne régna jamais le roi Priam. La maison tenant au plessis étoit abondamment pourvue de tout ce qu’il est possible de désirer à la campagne: bœufs et vaches, brebis et moutons, des gelines, des chapons, des œufs, du fromage et du lait. Heureux Renart, s’il peut trouver le moyen d’y entrer! Mais c’étoit là le difficile. La maison, la cour et les jardins, tout étoit fermé de pieux longs, aigus et solides, protégés eux-mêmes par un fossé rempli d’eau. Je n’ai pas besoin d’ajouter que les jardins étoient ombragés d’arbres chargés des plus beaux fruits. Ce n’étoit pas là ce qui éveilloit l’attention de Renart. Le vilain avoit nom Bertaud ou Berton le Maire. Homme assez peu subtil, très-avare et surtout désireux d’accroître sa chevance. Plutôt que de manger une de ses gelines, il eût laissé couper ses grenons, et jamais aucun de ses nombreux chapons n’avoit couru le danger d’entrer dans sa marmite. Mais il en envoyoit chaque semaine un certain nombre au marché. Pour Renart il avoit des idées toutes différentes sur le bon usage des chapons et des gelines. Et s’il entre dans la ferme, on peut être sûr qu’il voudra juger par lui-même du goût plus ou moins exquis de ces belles pensionnaires.