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Conte du marinier - 2
Tiré des Canterbury Tales de Geoffrey Chaucer
Avant de commencer à écrire, nous vous suggérons d'écouter au moins une fois la version audio complète avec un débit normal. Vous pourrez soumettre votre texte à la correction après avoir saisi au moins 80 % du texte. Sinon, ce serait trop facile !!
Débit normal
Débit moyen
Débit lent
Or arriva qu’un jour ledit marchand, décida d’apprêter tout son accoutrement afin de s’en aller à Bruges la cité, voulant y acheter un lot de marchandise. Pour ce il envoya aussitôt à Paris, un messager, et fit prier Dom Jean qu’il voulût bien venir, à fin de s’égayer avec sa femme et lui, pendant un jour ou deux, avant que de partir pour Bruges, en tous cas. Ce noble moine donc, dont je vous entretiens, eut du seigneur abbé, comme il voulait, licence, car il avait haute prudence, tenant office aussi, pour aller chevauchant leurs granges visiter et leurs vastes greniers. Et bientôt le voici rendu à Saint-Denis. Qui fut si bien venu que monseigneur Dom Jean, notre très cher cousin, si plein de courtoisie? Apportait avec lui cruchon de malvoisie, et puis autre cruchon, rempli de fin vernage, et volailles aussi, comme était son usage. Et je les laisse s’égayer, manger et boire, le moine et le marchand, un jour ou deux. Le troisième jour, notre marchand se lève et songe gravement à ce dont a besoin. Et le voilà qui monte à son bureau et qui par devers soi compte, tant bien qu’il peut, où en est son état, au bout de cette année, et ce qu’il a dépensé de son bien, et s’il s’est agrandi, ou point. Livres et sacs d’écus en nombre, il étend devant lui sur son comptoir. Il avait très riche fortune et grand trésor. Ce pourquoi il ferma soigneusement sa porte, ne voulant point qu’aucun le dérangeât dans ses comptes, pendant tout ce temps là. Et y resta assis jusqu’à prime passée. Dom Jean aussi s’était levé matin, et s’en allait et s’en venait dans le jardin, disant courtoisement ses patenôtres. Et notre bonne épouse en secret vint aussi dans le jardin où l’autre allait tout doucement. Le salua, comme souvent elle avait fait. Une jeune pucelle accompagnait la dame qu’à son plaisir elle guidait et gouvernait, pour ce qu’encor était l’enfant sous la férule.