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Conte de l'homme de loi

Tiré des Canterbury Tales de Geoffrey Chaucer

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En Syrie, jadis, vivait une compagnie de marchands riches et avec cela sérieux et loyaux, qui expédiaient partout fort loin leurs épices, leurs draps d’or et leurs satins aux riches couleurs. Leur marchandise était si avantageuse et si nouvelle qu’un chacun avait plaisir à commercer avec eux, comme aussi à leur vendre leurs denrées. Or il advint que les maîtres de cette corporation se disposèrent au voyage de Rome. Que ce fût pour leur commerce ou leur agrément, ils ne voulurent y envoyer nul autre messager, mais vinrent eux-mêmes à Rome, et dans tel endroit qui leur parut servir à leur dessein, ils prirent leur logement. Ces marchands ont demeuré dans la dite ville un certain temps, selon leur bon plaisir. Et il se fit que l’excellente renommée de la fille de l’empereur, Dame Constance, fut rapportée dans les moindres détails, de jour en jour, à ces marchands syriens de telle façon que je vais vous le raconter. Voici quel était l’éloge unanime de tous: Notre empereur de Rome, que Dieu l’ait en sa garde, a une fille telle que, depuis l’origine du monde, à compter tant sa bonté que sa beauté, oncques n’y eut autre pareille à elle. Je prie Dieu de la maintenir en honneur et voudrais que de toute l’Europe elle fût reine. En elle est grande beauté sans orgueil, jeunesse sans enfantillage ni folie, en toutes ses œuvres la vertu est son guide, l’humilité a tué toute tyrannie en elle. Elle est miroir de toute courtoisie, son cœur est véritable chambre de sainteté, sa main dispense libéralement les aumônes. Et toute cette rumeur était exacte, aussi vrai que Dieu est vérité, mais maintenant revenons à notre dessein. Ces marchands ont fini de charger à nouveau leurs navires, et après avoir vu cette bienheureuse demoiselle, ils s’en sont retournés bien volontiers en Syrie. Ils vaquent à leurs affaires ainsi qu’autrefois et vivent dans l’aisance, je ne puis vous en dire plus. Or il advint que ces marchands étaient en faveur auprès de celui qui était sultan de Syrie, car, lorsqu’ils revenaient de quelque pays étranger, il avait accoutumé, dans sa gracieuse courtoisie, de leur faire bon visage et de s’enquérir avidement des nouvelles de divers royaumes en vue d’apprendre les merveilles qu’ils avaient pu voir ou bien ouïr. Entre autres choses, tout spécialement ces marchands lui parlèrent de Dame Constance, de sa noblesse si grande, sérieusement, avec force détails, en sorte que le sultan prit si grand plaisir à en conserver l’image dans son souvenir que tout son désir et tout son souci anxieux tendirent à l’aimer tant que sa vie durerait.